1302
Premier témoignage de l'existance d'un hôpital à L'Aigle "Hotel - Dieu"
1883 - 1971
Dr René FOISY
Il est né à Chartres, le 8 Avril 1883. Il fait ses études de médecine à Paris ; en 1914, il exerce à l'hôpital Claude Bernard, où il est décoré de la médaille des épidémies avant de partir comme médecin militaire au 68ème bataillon de chasseurs alpins. Sa conduite lui vaut la Croix de guerre avec palme, puis la Légion d'Honneur.
En 1919, le Dr Décuyper est malade le Dr ROBERT qui exerça plusieurs années à L'Aigle, quitte la région - Le Dr Gaston Beauchef signale cette double vacance au Dr Foisy qui arrive et remplace les deux, s'installant peu après dans la maison qu'avait habité le Dr Robert au n ° 34 de la Rue St Jean, et dont le charme discret reste entretenu avec ferveur actuellement. Nous nous en réjouissons.
Je ne vous dirai rien de la carrière médicale aiglonne du Dr Foisy. Il est mort le 28 Octobre 1971 et sa silhoueete familière est encore présente à toutes les mémoires.
Il était l'orateur émouvant (et ému) de toutes les cérémonies patriotiques ayant gardé pour toujours la marque des années de guerre où il s'était tant donné.
Mais il avait foi en l'avenir et en la jeunesse qui était l'objet de tous ses soins. Il fallait le voir avec les bébés, les enfants. C'est grâce à son action, jointe à celle de M. Gaston Massieu, que L'Aigle fut doté en 1934 d'un stade qui porte aujourd'hui son nom. Pour les sportifs, il était "Le Docteur" sans plus de précision.
1937
Création de l'école d'infirmière
1878 - 1964
Dr André BEAUCHEF
Né à ATHIS, près de FLERS, en 1878, il a fait ses études à TINCHEBRAY et sa médecine à Paris. Il est interne en chirurgie à l'hôpital St Joseph et soutient sa thèse en 1904. Il vient à L'Aigle, se marie peu après et s'installe dans cette jolie maison au bas de la rue de la Gare.
Il exerce la médecine mais s'inquiète de ce que l'hôpital est surtout un hospice, il n'y a pas de vrai service de chirurgie. Le Dr Beauchef entreprend l'Administration de la nécessité de créer un service chirurgical (on opérait à domicile ... ou on envoyait ailleurs). Il trouva une certaine résistance. . . Mais le Professeur Léon LABBE, célèbre chirurgien de Paris, est à l'époque Sénateur de l'Orne. Il intervient à la demande du Dr Beauchef et fait voter les srédits pour une salle d'opération campée d'abord près de la porterie.
M. Pierre CHABAUD (maire pendant la guerre 14-18) fait entreprendre les travaux malgré les difficultés du temps et le pavillon de chirurgie est terminé vers 1920-21. Pendant la guerre, le Dr Beauchef est mobilisé d'abord dans la zone des armées à Verdun puis ramené à Dreux, puis à Argentan vers la fin de la guerre. Il y fait la connaissance d'un confrère un peu plus jeune sous l'uniforme des chasseurs alpins ...
Rentré à L'Aigle, le Dr Beauchef trouve en bonne voie la question du service de Chirurgie à la Madeleine. Mais l'idée "d'aller à l'hôpital" est loin d'être facilement admise par tous. Il organise alors, attenant à sa propre maison, côte rue des Tanneurs, une clinique de six chambres en 1925.
En 1950, la clinique est transférée en face, dans des locaux plus grands, car il y a maintenant deux chirurgiens, son fils ainé, le ''Dr René" et lui-même. Mais "Monsieur le Docteur Père", comme l'on dit, manie encore le bistouri jusqu'à près de 80 ans. Vieillard alerte, chasseur, il va jusqu'à un certain Dimanche de 1964, où après une promenade et le repas de famille, il succombe en quelques instants, âgé de 87 ans, laissant à la médecine deux fils chirurgiens et un Oto-Rhino.
1879 - 1944
Dr André FRINAULT
Né le 14 juillet 1879 dans la banlieue d'Orléans où son père exploitait une fromagerie. Il fait ses études à Orléans, sa médecine à Paris.
Lors d'un stage prolongé à BERCK, il s'initie à la radiologie, étudiant spécialement "les déformations des os dans la tuberculose articulaire de l'enfant" qui lui fournit le sujet de sa thèse, soutenue en 1908.
En 1909, il arrive donc à L'Aigle. En 1911, il épouse Cécile RENAULT, fille du Dr Charles Renault, maire de Cherbourg. Et le jeune ménage achète (au printemps 1914, je crois) la jolie maison du Quai Catel qui fut batie par COLLOMBEL de BOIS AULARD au XVIIIème siècle (classée en 1987 - ISMH).
Le Dr Frinault exerce la médecine générale mais après la guerre de 14, il s'emploie à créer un poste de radiologie à l'hôpital. Il n'hésite pas, en 1935, à redevenir étudiant et à faire des stages à Paris pour se mettre au courant des techniques nouvelles. On peut donc sur place désormais faire des radio-diagnostics de la radiothérapie.
Il était né trois fils dans ce foyer. Le second Georges, se voue lui-même à la médecine. A la déclaration de guerre en 1939, il est "externe en premier" et titularisé comme interne quelques mois plus tard. C'est en uniforme qu'il soutient sa thèse de doctorat, début 1940. Puis il part - il a 26 ans - exercer à l'armée. C'est encore la "drôle de guerre" où il ne se passe rien. Soudain le 10 Mai, l'attaque allemande se déclenche et le 11... une bombe d'avion met brutalement fin à la carrière de Georges FRINAULT à peine commencée et qui ne succèdera jamais à son père comme il l'avait espéré.
Malgré sa douleur, le Dr Frinault fait face ; ses deux autres fils, l'un prisionnier, l'autre étudiant en zône libre, sa femme gravement malade qu'il faut aider à vivre - et puis sa radio.
En 1942, il est membre du Conseil Départemental de l'Ordre des Médecins, puis désigné membre du Conseil régional de Normandie à Rouen.
En 1944, en Mai, les restrictions s'accentuent on réduit le courant électrique, rendu seulement à l'heure de midi. Le Dr Frinalut déjeune avant pour pouvoir être à l'hôpital quand son matériel de Radio peut fonctionner.
Le 6 Juin : débarquement. Nouvelle inquiétude pour la reg1on de Cherbourg où vit la famille de Mme Frinault. Mais, le lendemain, c'est L'Aigle qui est visé... Le Docteur terminant l'examen radiologique des infirmières qui vont passer leur diplôme les bombes tombent et à la deuxième vague, le Dr Frinault est tué par la poutrelle métallique de l'ascenseur de la chirurgie où il avait cru trouver protection.
Tué avec une religieuse, Mère St JEAN, et deux infirmières Rose SAUSSAYE et Germaine LANSONNNEUR, tandis que le Dr Foisy, ayant opté pour un autre groupe pour le passage vitré qui relie les deux bâtiments, fortement commotionné, coupé par des éclats de verre, n'a cependant aucune atteinte grave.
7 juin 1944
Bombaderment de l'hôpital
1961
Ouverture du "nouvel hôpital" sur l'emplacement actuel
1988
Création du service des urgences et de l'antenne SMUR
1996
Ouverture du scanner